Depuis les deux premiers cas de fièvre de West-Nile confirmés le 31 août 2015, l’un dans le Gard et l’autre dans les Bouches-du-Rhône, 23 foyers différents ont été confirmés en Camargue : 14 dans les Bouches-du-Rhône (19 cas), 8 dans le Gard (10 cas) et toujours un seul dans l’Hérault (1 cas). Sur les 30 chevaux reconnus infectés, 27 ont montré des signes d’encéphalite, 2 sont restés asymptomatiques et le dernier n’a présenté qu’une hyperthermie. Au total, 4 chevaux sont morts de la maladie ou ont dû être euthanasiés.
À chaque nouveau foyer identifié, une enquête épidémiologique est diligentée et les chevaux malades sont consignés pendant quinze jours. À la mort (ou à la guérison) du dernier équidé atteint dans un foyer, l’APDI est levé. C’est ainsi le cas pour certains foyers confirmés fin août ou début septembre 2015.
Malgré le renforcement de la surveillance dans l’avifaune, aucune mortalité d’oiseaux sauvages, parmi celles rapportées aux DDPP, n’a permis de mettre en évidence le virus West-Nile.
Le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) continue d’appeler les praticiens équins, les éleveurs, les vétérinaires sentinelles et les détenteurs d’équidés de la région “Camargue” à la vigilance et à la déclaration des cas. En cas de suspicion, il convient d’isoler le cheval qui présente des symptômes neurologiques, de lui éviter toute stimulation, de pailler abondamment son box pour prévenir les blessures en cas de chute, etc. Les chevaux hyperthermiques sont à prélever pour rechercher le passage viral. Ainsi, dans tous les cas compatibles avec la maladie, il convient d’effectuer rapidement les prélèvements nécessaires (sang sur tube sec pour l’analyse sérologique, sang sur tube EDTA pour l’analyse virologique). Des échantillons d’urine et, si possible, de liquide céphalorachidien, sont également requis.
Des vaccins efficaces existent contre la fièvre de West-Nile, et sont disponibles en France. Cependant, la protection n’intervient que quatre semaines, au minimum, après la première injection. La vaccination présente donc un intérêt limité en cas d’épizootie, mais peut toutefois être entreprise en traitement préventif dans une zone à risque.