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Un test pour lutter contre la tuberculose bovine

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Un test pour lutter contre la tuberculose bovine

Deux tests de diagnostic de la tuberculose bovine ont été mis au point par des scientifiques de l’université d’Aberystwyth (Royaume-Uni). Ils permettraient de différencier les animaux infectés des animaux vaccinés contre la maladie, une avancée importante dans la lutte contre cette zoonose mortelle.

 

La tuberculose bovine est une maladie infectieuse chronique transmissible à l’homme, due à Mycobacterium bovis, une mycobactérie étroitement apparentée à celle responsable de la tuberculose humaine et aviaire. M. bovis peut infecter de nombreuses espèces domestiques et sauvages, en particulier les bovins et les cervidés, mais aussi les sangliers, les blaireaux ou encore les renards.

Le nom de tuberculose vient des nodules caséeux appelés “tubercules” qui se forment notamment dans les ganglions lymphatiques des animaux atteints. La maladie provoque une détérioration de l’état général, une perte de poids, une toux, et à terme entraîne la mort. Chez les bovins, l’infection est souvent asymptomatique, les signes cliniques n’apparaissant que tardivement au cours d’une évolution qui est généralement très longue. Cependant, même s’ils ne développent pas la maladie, les animaux infectés peuvent avoir une productivité réduite.

Jusqu’aux années 1920, date d’apparition des mesures de contrôle dans les pays développés, la tuberculose était l’une des maladies majeures des animaux domestiques à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, elle reste une maladie significative chez les bovins et les animaux sauvages, ainsi qu’une importante zoonose. Les foyers de tuberculose bovine doivent être notifiés à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), conformément au Code sanitaire pour les animaux terrestres. Depuis 2001, la France est considérée comme officiellement indemne de tuberculose bovine, malgré la persistance chaque année d’une centaine de foyers en élevage bovin.

Pour arriver à ce stade, de nombreuses mesures ont été mises en place pour lutter contre cette infection. L’éradication de la tuberculose repose principalement sur un dépistage de la maladie et l’abattage des animaux malades. Le traitement des animaux infectés est rarement mis en œuvre en raison de son coût élevé, de sa durée, et de l’objectif plus ambitieux d’éradiquer la maladie.

Pour ce qui est de la vaccination, elle est pratiquée en médecine humaine (BCG), mais n’est que rarement utilisée en tant que mesure préventive chez les animaux. En effet, les vaccins actuellement disponibles pour l’usage vétérinaire sont d’une efficacité variable. Cette couverture vaccinale incomplète entrave les efforts pour une élimination complète de la maladie. Pour cette raison, le vaccin est resté largement inutilisé chez les bovins et il est interdit dans toute l’Union européenne, ainsi qu’aux États-Unis et dans de nombreux autres pays.

Mais cette politique sanitaire pourrait être revue grâce à deux tests développés par des chercheurs d’Éthiopie, d’Inde, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et des États-Unis, basés sur des découvertes faites par des scientifiques de l’université d’Aberystwyth. Ils ont en effet mis au point des tests cutanés capables de différencier les animaux vaccinés contre la tuberculose bovine de ceux infectés par la bactérie. C’est l’aboutissement de plus de vingt ans de travail sur le développement de vaccins et de tests diagnostiques pour contrôler cette maladie. Des essais de terrain sont encore en cours au Royaume-Uni et en Inde, mais la distinction possible entre les animaux vaccinés et infectés facilitera la mise en œuvre de programmes de vaccination à l’échelle mondiale, assurent les scientifiques.

Sans cette distinction entre les animaux positifs (infectés ou vaccinés), il est impossible d’effectuer une vaccination globale en parallèle des stratégies traditionnelles de dépistage, de contrôle de la maladie et d’abattage. L’efficacité des vaccins et la prévalence de la maladie ne peuvent pas non plus être surveillées efficacement chez les animaux vaccinés. Sans ces tests, les stratégies vaccinales ne peuvent pas fonctionner avec les systèmes de lutte contre la tuberculose qui sont déjà en place. Ils représentent donc un nouvel espoir pour renforcer la lutte contre cette zoonose mortelle.

 

 

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