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Un modèle animal canin pour mieux comprendre la surdouance chez l’homme

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Un modèle animal canin pour mieux comprendre la surdouance chez l’homme

Certains chiens surdoués ont une capacité d’apprentissage du langage humain plus exceptionnelle que d’autres. Cette aptitude n’est pas passée inaperçue et des chercheurs ont voulu utiliser le chien comme modèle animal pour comprendre l’origine de la variation individuelle des compétences cognitives, en particulier celle des performances exceptionnelles.

 

Nous ne sommes pas tous nés égaux. L’origine du développement de l’individualité comportementale est une question fondamentale pour les sciences cognitives, les neurosciences, la psychologie ou l’étude de l’évolution. La variabilité individuelle est présente dans tous les organismes, autant au niveau de la morphologie que du comportement ou de la performance cognitive, même chez les individus génétiquement identiques comme les jumeaux. Ainsi, certains individus montrent des capacités supérieures à d’autres. Tous les humains n’ont pas les mêmes facultés musicales, linguistiques ou mathématiques, c’est un fait.

L’origine de la variation individuelle des compétences cognitives a longtemps été débattue. Il n’y a pas de consensus quant aux mécanismes sous-jacents. Certains semblent favorables à une cause génétique, mais d’autres estiment que l’environnement ou l’entraînement jouent un rôle plus important dans le don exceptionnel. Au niveau d’une population, les performances cognitives dans les différents domaines montrent principalement une répartition continue, mais quelques rares individus font preuve d’un talent exceptionnel dans un domaine précis. Leur performance représente alors une valeur aberrante dans la distribution générale des talents. Albert Einstein et Wolfgang Amadeus Mozart sont des exemples bien connus de ce phénomène. Les facteurs à l’origine de ces exceptions à haut potentiel demeurent inconnus, d’autant que les fondements biologiques des performances humaines exceptionnelles sont extrêmement difficiles à étudier, en partie parce qu’il est difficile de trouver une population relativement importante de sujets exceptionnellement doués.

La découverte de traits cognitifs individuels stables dans le temps chez les vertébrés non humains et les invertébrés facilite la recherche sur les variations comportementales. Ces modèles animaux offrent des explications génétiques, neuromodulatrices et neurodéveloppementales pour les différences comportementales systématiques. Récemment, le chien a été proposé comme modèle naturel pour l’étude de plusieurs traits cognitifs et comportementaux partagés avec l’homme. L’espèce canine, qui évolue et se développe dans l’environnement humain, représente un modèle idéal, en particulier dans le domaine socio-cognitif pour l’étude de l’évolution des compétences liées au langage. Le chien offre en effet des indications intéressantes sur la façon dont certains traits fonctionnellement similaires peuvent émerger chez des espèces phylogénétiquement éloignées, impliquant des zones cérébrales spécifiques, et contribue également à éclairer l’évolution de ces traits chez l’homme. Certains chiens sont ainsi capables d’apprendre un grand nombre de mots. Mais les cas sont rares, seuls quelques individus exceptionnels possèdent cette compétence d’apprentissage.

Des chercheurs hongrois ont donc décidé de vérifier les capacités linguistiques des chiens. Pour évaluer l’apprentissage de mots, ils ont systématiquement et intensivement dressé des chiots et des chiens adultes à retenir au moins deux noms d’objets sur une période de trois mois, et ont comparé leurs capacités à six chiens de race border collie connaissant déjà le nom d’une quinzaine d’objets. Ces six chiens ont été les seuls, à une exception près, à réussir les tests : ils ont appris entre 2 et 11 nouveaux noms de jouets au cours du premier mois, entre 3 et 12 au cours du deuxième mois et entre 2 et 13 au cours du troisième mois. Cette capacité d’apprentissage rapide est donc absente chez la grande majorité des chiens, quel que soit leur âge et malgré un entraînement intensif. Elle représente une compétence particulière, qui tend à n’émerger que chez certains individus. Ces quelques individus doués pour apprendre des mots sont aberrants et peuvent être considérés comme exceptionnels, du moins en ce qui concerne l’apprentissage des noms d’objets.

Bien que leurs connaissances antérieures puissent en partie expliquer ces performances supérieures à la normale, leur rareté et l’absence d’entraînement préalable indiquent que ces chiens possèdent une qualité spécifique bien supérieure à la population canine générale et que leur capacité et leurs performances exceptionnelles sont comparables au phénomène de surdouance et de variation individuelle extrême des traits cognitifs chez l’homme. Les auteurs soutiennent que le chien fournit ainsi un modèle idéal et représentatif pour étudier les origines et les mécanismes mentaux de la variation qualitative des performances cognitives humaines, telles que l’oreille absolue en musique et d’autres phénomènes similaires en mathématiques et en linguistique.

 

 

29 Commentaires

  1. Ç est tout à fait ce que mon chien est . Il parle je l entend dire mon nom rt d autre mot c est un mini York cher qui a 14 ans et bientôt 15 ans née le 27 06 2007.

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