Le 12 janvier dernier, un éleveur de Mayenne a pu récupérer des chiens qui lui avaient été confisqués en décembre 2013 à la suite d’une intervention de la Société protectrice des animaux (SPA). Ainsi, la justice a ordonné la restitution de ces animaux plus de deux ans après leur saisie. Or leur hébergement à la fourrière du groupe Sacpa, près de Rennes, semble avoir été entaché par plusieurs infractions à la réglementation. Vu l’état sanitaire déplorable dans lequel ils ont été rendus, le syndicat des professionnels de la filière des animaux de compagnie, Synapses*, a décidé d’alerter les autorités judiciaires et ordinales.
Le 18 septembre 2014, l’éleveur canin demande la restitution de ses chiens devant le tribunal de grande instance de Laval, et il obtient gain de cause. Un an plus tard, le 19 novembre 2015, le juge chargé de l’exécution à Rennes ordonne la remise de son cheptel à l’éleveur. Le 12 janvier 2016, ce dernier se déplace donc à Betton pour récupérer ses animaux en la présence de représentants syndicaux**, du vétérinaire sanitaire de son élevage et d’un huissier. Le constat est amer : 55 chiens adultes lui sont présentés dans un état de santé alarmant.
À cet état sanitaire déplorable s’ajoute le fait que les chiots, nés au refuge, ne sont pas valablement vaccinés ni identifiés et l’identité des mères n’est pas précisée. En outre, seuls 9 chiots seraient nés des 12 femelles gestantes. Où sont passés les autres ? Certains sont de race douteuse, ce qui est en contradiction avec les croisements pratiqués par l’éleveur de chiens.
Une affaire qui ne s’arrête pas là
La SPA déjà confrontée à une défaillance du même chenil
Interviewée dans Ouest France, la propriétaire raconte l’état déplorable dans lequel elle a récupéré ses animaux : « Bandy était dans un box, Black dans une courette, recroquevillé sur lui-même, il ne pouvait plus marcher. J’ai dû le porter jusqu’à la voiture. Black n’a pas eu le temps d’arriver chez le vétérinaire et est mort. Quant à Bandy, il était dans un état de déshydratation avancé. » Dans ce même article, la SPA avoue que les chiens qui passent de la fourrière Sacpa au refuge SPA arrivent généralement dans un état « très moyen ». Apparemment, rien n’a changé depuis.
* Syndicat national des activités liées aux animaux domestiques et non domestiques, aux végétaux d’ornement, à l’environnement et au cadre de vie.
** Durant la procédure, outre du syndicat Synapses, l’éleveur a obtenu le soutien de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), ainsi que d’autres éleveurs canins, de voisins et d’élus locaux.