jeudi, mars 28, 2024
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Troubles du comportement chez le chien : les facteurs qui influencent le traitement

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Troubles du comportement chez le chien : les facteurs qui influencent le traitement

L’origine des troubles comportementaux chez le chien est multifactorielle. Des thérapies comportementales existent pour y faire face. Pour la première fois, une nouvelle étude met en évidence des facteurs prédictifs permettant d’anticiper le succès de ces thérapies chez l’animal. L’état physiologique du chien et la personnalité du propriétaire influencent notamment la réponse au traitement. Prendre en compte ces données pourrait aider les vétérinaires à mieux diagnostiquer et prendre en charge ces troubles.

 

Qu’il s’agisse d’aboiements intempestifs, d’hyperattachement ou encore d’agressivité, les troubles comportementaux canins peuvent avoir de lourdes conséquences sur l’adaptation et le bien-être des chiens au sein de leur foyer. Ces comportements indésirables sont ainsi une cause majeure d’abandon de ces animaux.

De nombreuses thérapies comportementales existent pour y remédier, mais elles ne sont pas toujours efficaces. Pour la première fois, des chercheurs ont identifié les facteurs de succès de certains traitements. Il faut non seulement considérer l’âge, le sexe et la taille du chien, mais aussi la personnalité du propriétaire et le lien qu’il a tissé avec son animal.

L’étude, publiée dans Frontiers in Veterinary Science, a analysé les caractéristiques physiologiques et psychologiques de 131 couples chien-propriétaire qui ont suivi une thérapie comportementale menée par un vétérinaire, sur une période de six mois, pour prendre en charge divers comportements d’agression, d’anxiété de séparation, d’hypersensibilité-hyperactivité, etc. Les propriétaires ont été invités à remplir un questionnaire d’évaluation de leur personnalité (extraversion, introversion, gentillesse, ouverture d’esprit, névrotisme, conscienciosité, etc.) et un autre sur les progrès de leur animal.

Au final, l’âge, le sexe et la taille du chien semblent influer sur le succès de la thérapie comportementale. À la fin du programme, les chiens de grand gabarit présentant des séquences d’agression ont montré une amélioration plus importante que les petits chiens, par exemple. Selon les chercheurs, cela s’explique par le fait que les propriétaires sont plus sensibles au comportement des chiens d’une taille imposante, car ils représentent un risque plus important pour leur sécurité.

D’autres résultats sont plus surprenants. Contrairement aux attentes de l’équipe, les chiens qui ont le mieux répondu au traitement sont ceux dont le comportement était le plus “problématique”, comme l’agressivité ou l’excitabilité. De même, les propriétaires extravertis sont plus susceptibles de voir le comportement craintif de leur chien s’améliorer que les introvertis, qui peuvent avoir du mal à laisser “s’exprimer” leur animal.

Étonnamment, les chiens dont les propriétaires se considéraient comme consciencieux et désireux de bien faire n’ont pas montré d’amélioration significative par rapport à leurs congénères. Les chercheurs expliquent ces résultats contradictoires par le fait que ces propriétaires ont peut-être déjà atteint les limites de la réduction du comportement indésirable. Il se peut aussi qu’ils soient davantage conscients des manifestations comportementales de leur chien et signalent des variations de manière plus précise, alors que les propriétaires moins consciencieux réagissent uniquement à des événements évidents, comme les morsures.

Identifier des facteurs pour prédire le succès ou l’échec d’une thérapie comportementale chez le chien pourrait notamment aider les vétérinaires à mieux orienter les propriétaires vers les solutions adaptées à leur cas et à préciser le diagnostic et le pronostic. « Les praticiens capables de repérer les situations dans lesquelles les chiens présentent un risque de faible amélioration seront plus proactifs pendant le suivi, en contactant les propriétaires plus fréquemment et avec davantage d’empathie », estime le Dr Lauren Powell, auteur principal de l’article et chercheur à l’université de Pennsylvanie.

Par la suite, l’équipe espère approfondir l’étude en se focalisant sur les raisons pour lesquelles autant de troubles problématiques ne semblent pas répondre aux thérapies comportementales. Cela impliquera un suivi plus détaillé des cas, notamment concernant le respect des protocoles de traitement, les motifs à l’origine des décisions d’euthanasie ou d’arrêt des soins, etc.

 

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