Le 15 janvier à Bruxelles, Bernard Vallat, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), a rencontré son homologue de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), Kunio Mikuriya. Les deux hommes ont étudié les moyens de renforcer la collaboration entre les services douaniers et vétérinaires, en vue d’améliorer la sécurité aux frontières. En parallèle, l’OIE recommande à ses membres de renforcer la surveillance des maladies animales.
Les douanes sont notamment un allié de choix pour la détection et la saisie des produits contrefaits, comme les médicaments vétérinaires qui, dans certains pays, sont à 80 % des contrefaçons. Chacune des deux organisations agit en outre dans des domaines proches, comme la réduction des risques biologiques et la protection de la biodiversité (lutte contre les crimes contre l’environnement, contrôle des espèces exotiques envahissantes, etc.).
Autre renforcement : la détection des maladies chez l’animal
Car la mondialisation des échanges (d’animaux, de personnes et de biens) a multiplié dans le même temps les possibilités de propagation des agents pathogènes d’un bout à l’autre de la planète, comme en témoigne récemment la propagation du nouveau virus HPAI H5N8 en Asie et en Europe, ou encore celle d’Ebola.
L’OIE appelle ainsi ses 180 pays membres à renforcer les systèmes de surveillance et de détection des maladies animales sur leur sol, et recommande même d’en faire un objectif majeur des politiques sanitaires nationales.
Si la souche H5N8 n’a pas été isolée chez l’homme, il convient selon l’OIE de rester vigilants face aux capacités de mutation des virus grippaux. Avec 75% des maladies humaines émergentes issues d’agents pathogènes transmis par les animaux, le concept “One health” prend dans ce cadre toute sa dimension et son importance.
Un accord de facilitation des échanges problématique
Lors de ses vœux à la presse, Bernard Vallat avait évoqué l’inquiétant accord de facilitation des échanges voulu par l’OMC l’année dernière. Il s’agit pour les pays signataires :
- d’accélérer les procédures sanitaires au départ des pays exportateurs, même lorsque leur statut de pays contaminé est avéré,
- d’une mainlevée plus rapide des marchandises périssables, malgré le fait que ce sont forcément les produits les plus à risque,
- d’une simplification des procédures de transit,
- de l’uniformisation des procédures au passage des frontières.
Et comme pour mieux comprendre l’état d’esprit de ces mesures de simplification, tout contrôle approfondi ou inspection renforcée devraient être notifiés au préalable par le pays destinataire.
Le lien entre le fort niveau d’exportation du Brésil et la nationalité du nouveau directeur de l’OMC ne serait que coïncidence…