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Prix 2018 de l’agro-biodiversité animale : deux vaches et un âne reprennent du poil de la bête

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Prix 2018 de l’agro-biodiversité animale : deux vaches et un âne reprennent du poil de la bête

La vache froment du Léon (Côtes-d’Armor), la vache bordelaise (Gironde) et l’âne des Pyrénées (Gers), trois races domestiques locales à faibles effectifs, ont retrouvé un avenir grâce au travail d’éleveurs passionnés. Les trois élevages lauréats, primés lors de la 6e édition du Prix national pour l’agro-biodiversité organisé par la Fondation du patrimoine et Ceva santé animale, ont reçu leur prix dans le cadre du Salon de l’agriculture 2018. Doté au total de 20 000 €, ce prix récompense depuis six ans les éleveurs et les filières qui œuvrent pour la conservation et la valorisation économique des races traditionnelles françaises menacées d’extinction.

 

Depuis sa création en 2012, le prix pour l’agro-biodiversité vise à soutenir des systèmes de production durables et à sauvegarder la diversité zoogénétique, en récompensant les éleveurs et les associations qui s’engagent dans la préservation des races animales à faibles effectifs, représentatives du patrimoine vivant français. Il apporte une reconnaissance et une aide financière à des projets qui affichent une réelle vocation économique, notamment via des circuits courts et le tourisme, et répondent au besoin actuel d’enracinement et de consommation locale. Ce concours a permis de découvrir plus de 170 initiatives et d’en récompenser 19.

Cette année encore, le jury, présidé par le Pr Bernard Denis, a primé trois projets, sur la base de trois critères clés : la dimension économique, l’impact social et environnemental sur un territoire (Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), et les actions de sensibilisation et de communication menées autour de la race animale à préserver.

 

Les lauréats de l’édition 2018

> 1er prix pour Maëve et Stéphane Terlet, éleveurs de la vache froment du Léon (Lanrivain, Côtes-d’Armor), doté de 10 000 €

La froment du Léon est une race bovine à très faible effectif, dont le berceau se situe dans les Côtes-d’Armor, en Bretagne. Presque disparue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette race reste fragile avec moins de 400 femelles recensées en 2017. Le couple d’éleveurs récompensé contribue, par son courage et sa ténacité, à sauver cette race bovine via la valorisation de son lait dans la fabrication d’un beurre haut de gamme. Ce premier prix vise aussi à encourager l’ensemble des éleveurs de cette race, qui ne manque pas d’atouts sur un marché tourné vers les produits de qualité et du terroir.

 

 

 

> 2e prix pour Christophe Guénon, éleveur de la vache bordelaise (Léognan, Gironde), doté de 6 000 €

La vache bordelaise approvisionne les grandes villes du Sud-Ouest en beurre, crème et lait au cours des XIXe et XXe siècles. La concurrence de races plus productives et une épizootie qui sévit en 1870 déciment sa population. Quelques vaches sont retrouvées dans les années 1980, permettant de relancer son élevage. Aujourd’hui, la race compte moins de 200 têtes. L’exploitation de Christophe Guénon a redonné une vocation d’élevage à des terrains abandonnés par l’agriculture. En outre, sa démarche menée en partenariat avec le Conservatoire des races d’Aquitaine s’inscrit dans une logique de sauvegarde d’un patrimoine génétique, et il valorise la race à travers la production de lait et de viande.

 

 

 

> 3e prix pour Cécile et Emmanuel Guichard, éleveurs de l’âne des Pyrénées (Biran, Gers), doté de 4 000 €

Robuste et rustique, l’âne des Pyrénées est répandu jusqu’au début du XXe siècle. Mais ses effectifs s’effondrent avec l’arrivée du moteur dans les campagnes. Reconnue officiellement en 1997, la race est composée de deux types : l’âne gascon (entre 1,20 m et 1,35 m) et l’âne catalan (plus fin, 1,35 m). En 2016, seulement 75 inscriptions d’ânes des Pyrénées sont dénombrées. Le couple Guichard a choisi de faire de la ferme du Hitton un conservatoire de la race, notamment grâce à une valorisation économique originale : le lait des ânesses est utilisé dans la fabrication de produits cosmétiques biologiques réalisés à la ferme.

 

 

 

Voir aussi le palmarès complet

https://drive.google.com/file/d/1BDaRIRzg8lN1ds2fktYMx6VLfUwOlxK8/view

 

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