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Médicament : le niveau de confiance des Français remonte à 85 %, sauf pour les vaccins

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Médicament : le niveau de confiance des Français remonte à 85 %, sauf pour les vaccins

La cinquième analyse annuelle sur la relation des Français au médicament vient de sortir. Cette enquête Ipsos*, réalisée pour le syndicat de l’industrie pharmaceutique (Leem) auprès d’un millier de personnes représentatives de la population nationale, livre un panorama détaillé, focalisé sur plusieurs indicateurs clés, de leur capital confiance dans les produits et les entreprises du secteur, de leur niveau d’information et de leur conscience des risques. Derrière la hausse globale de confiance, plusieurs perceptions négatives sont toutefois mises en évidence, comme sur les vaccins et les médicaments génériques.

 

Dans le cadre de son cinquième “observatoire sociétal du médicament”, le Leem se réjouit qu’une majorité d’indicateurs de confiance retrouvent leur niveau de 2013. Le contexte peu favorable des controverses sur la sécurité du médicament, qui avaient affecté les résultats de l’édition 2014, semble avoir perdu de son impact cette année. Ainsi, même si seulement 10 % des Français estiment que la situation économique dans l’Hexagone est bonne (selon une enquête Ipsos mensuelle réalisée en ligne dans 25 pays), certains indices en progression, comme la confiance des ménages et la perception du niveau de vie futur en France, montrent qu’ils sont un peu moins moroses en 2015.

Dans ce contexte général légèrement moins pessimiste, le niveau de confiance global des Français dans le médicament gagne dix points par rapport à 2014, surtout chez les personnes de 60 ans et plus (90 % de confiance), davantage concernées que les autres tranches d’âge (79 % de confiance chez les 18 à 24 ans et 80 % chez les 25 à 34 ans). Le taux de confiance le plus élevé (93 %) est même relevé parmi les personnes les plus exposées à la maladie, comme celles qui souffrent d’une affection chronique ou encore qui suivent un traitement quotidien.

Cette remontée de la confiance bénéficie à la quasi-totalité des médicaments, mais surtout à ceux sur prescription, pris en charge par l’Assurance maladie ou de marque :

  • médicaments sur ordonnance : + 5 points (93 % des Français disent avoir confiance en eux) ;
  • médicaments remboursés : + 6 points (92 %) ;
  • médicaments de marque : + 6 points (89 %) ;
  • médicaments non remboursés : + 7 points (75 %) ;
  • médicaments sans ordonnance : + 7 points (73 %).

 

Laboratoire pharmaceutiqueDans ce contexte plutôt favorable, les médicaments génériques (68 % de confiance), mais surtout les vaccins (71 %), restent à la traîne et stagnent. Près d’un tiers des Français (29 %) continuent de se montrer défiants vis-à-vis des vaccins, un manque de confiance présent chez toutes les catégories socio-démographiques (âge, niveaux d’éducation et de revenus, profession, etc.). Face aux incitations publiques à la vaccination préventive, la médiatisation de certains effets indésirables ou ruptures de stock a entretenu cette défiance, notamment sur Internet. Une pétition contre les vaccins combinés du nourrisson a notamment circulé en ligne en réaction à la pénurie des vaccins tétravalents et pentavalents, qui dure depuis six mois en France et devrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année. L’Académie nationale de médecine ne cesse de marteler qu’il n’existe aucune preuve scientifique d’un lien de causalité entre le vaccin de l’hépatite B et la sclérose en plaques, ni entre l’aluminium de ces vaccins et les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson. Mais parmi les médecins eux-mêmes, des sceptiques continuent d’émettre des doutes à l’égard des risques et de l’utilité de certains vaccins.

 

Côté niveau d’information, quel que soit le sujet, les Français interrogés estiment en majorité être insuffisamment informés sur le médicament, notamment sur :

  • ses effets secondaires (38 % seulement ont le sentiment d’être bien informés, en baisse de 7 points par rapport à 2013) ;
  • son efficacité (39 % de bien informés);
  • sa sécurité (30 %, en progression de 6 points versus 2014);
  • le rapport bénéfice/risque (28 %) ;
  • la procédure d’autorisation de mise sur le marché (20 %, + 3 points) ;
  • le fonctionnement de la recherche (20 %, + 3 points) ;
  • les essais cliniques avant la commercialisation d’une nouveauté (15 %) ;
  • la façon dont les prix sont fixés (11 %).

 

Face à ce ressenti, les patients continuent de se tourner vers les professionnels de santé de proximité pour les informer sur les médicaments : en premier lieu les médecins traitants (95 % de confiance), suivis par les infirmières (91 %), les pharmaciens et les chercheurs (90 %).Juste après, la notice récolte 87 % de confiance (+ 3 points par rapport à 2014), quel que soit le type de médicament.
En revanche, la crédibilité est plus modérée envers les autorités de santé (54 %) et les laboratoires pharmaceutiques (49 %), au même niveau que les ouvrages publiés (49 %) et légèrement devant les lanceurs d’alerte de l’opinion publique (45 %). La presse écrite (37 %), la télévision (25 %), la radio (26 %) et Internet (25 %) sont bons derniers, mais ce sont les responsables politiques qui ferment la marche.

Interrogés sur les risques les plus redoutés, les Français répondent majoritairement avoir peur de souffrir d’une maladie sans traitement (65 %), avec une crainte particulière vis-à-vis de la résistance aux antibiotiques (60 %), devant les interactions médicamenteuses (61 %) et le mélange de médicaments non compatibles (50 %).

Au final, les entreprises du médicament bénéficient de la confiance de 61 % des sondés (+ 6 points par rapport à 2014) et sont jugées utiles, à la pointe du progrès, efficaces. En revanche, une majorité de répondants les jugent opaques, pas assez éthiques ni respectueuses de l’environnement, peu honnêtes et transparentes.

Pour Patrick Errard, président du Leem, il apparaît ainsi que les Français sont en attente d’une information de qualité sur le médicament, et que l’attitude de chacun à l’égard de son traitement dépend beaucoup du niveau d’information dont il dispose. Il existe selon lui un besoin de clarté, mais aussi d’engagement de l’industrie pharmaceutique en faveur du bon usage des médicaments, afin de réduire les accidents, tout en élevant le niveau de compréhension (donc de confiance) des patients.

 

 

* Étude annuelle Ipsos menée auprès d’un échantillon représentatif de 1 010 personnes interrogées par Internet entre le 23 février et le 31 mars 2015.

 

 

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