Partout sur la planète, la faune et la flore disparaissent à un rythme jamais égalé, constate avec inquiétude l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui vient d’actualiser sa Liste rouge des espèces menacées*. Ce vaste inventaire de la vie, mis à jour par un réseau mondial d’environ 10 000 experts, a été rendu public le 4 septembre par l’UICN, dans le cadre de son Congrès mondial de la nature qui se tient à Hawaï (États-Unis) jusqu’au 10 septembre prochain. L’UICN a établi que désormais, plus du quart des espèces animales et végétales mondiales sont menacées d’extinction.
Aucune région du monde n’échappe au déclin du patrimoine vivant. Sur les 82 954 espèces animales et végétales évaluées par l’UICN, 23 928 sont “menacées d’extinction” (soit près de 30 %). Parmi elles, 5 107 sont classées “en danger critique d’extinction” (effectifs en baisse de 80 à 90 % depuis 10 ans ou trois générations), 7 602 “en danger” (effectifs en chute de 50 à 70 %) et 11 219 considérées comme “vulnérables” (effectifs réduits de 30 à 50 %). Ainsi, plus de 2 000 espèces d’amphibiens sont menacées, près de 1 000 espèces de serpents et d’insectes, quelque 2 300 espèces de poissons, 1 300 espèces d’oiseaux, environ 11 600 espèces de plantes, etc.
Chez les mammifères, parmi les 1 208 espèces menacées, plusieurs sont poussées vers l’extinction par la chasse illégale ou la perte de leur habitat, deux menaces majeures.
Il en est ainsi pour le plus grand primate encore vivant, le gorille de l’Est (Gorilla beringei), qui est monté dans la catégorie “en danger critique d’extinction”. Sa population actuelle, estimée à moins de 5 000 individus qui vivent notamment en République démocratique du Congo, a chuté de 70 % en vingt ans. Désormais, sur les six espèces de grands singes, quatre (gorille de l’Est et de l’Ouest, orang-outan de Bornéo et de Sumatra) sont classées “en danger critique”, et une forte menace pèse sur les deux autres (chimpanzé et bonobo), classées “en danger”.
De même, le zèbre des plaines (Equus quagga) bascule de la catégorie “préoccupation mineure” à espèce “quasi menacée”. Sa population, autrefois estimée à quelque 660 000 individus, dépasse à peine les 500 000 aujourd’hui (soit un recul de 24 % en 14 ans). Dans de nombreux pays, l’espèce n’est présente que dans les aires protégées. À l’extérieur de ces zones, le zèbre des plaines est menacé par la chasse, pour sa viande et sa peau.
Trois antilopes africaines, le céphalophe à bande dorsale (Cephalophus dorsalis), le céphalophe à ventre blanc (Cephalophus leucogaster) et le céphalophe à dos jaune (Cephalophus silvicultor), montent aussi dans la catégorie des espèces “quasi menacées”. À l’intérieur des aires protégées, leurs populations sont relativement stables, mais partout ailleurs elles sont en déclin, là encore en raison de la chasse illégale et de la destruction de leurs habitats.
Les experts alertent aussi sur le cas de la chauve-souris géante (Nyctalus lasiopterus) présente en Europe et en Afrique du Nord, du desman de Moscovie (Desmana moschata) victime de la pêche en Russie et en Ukraine, ou encore du koala et d’un autre marsupial endémique d’Australie, l’antechine fauve (Antechinus bellus), etc. Globalement, le tableau est sombre et la liste est longue…
Toutefois, chez les mammifères, dont la moitié sont maintenant réévalués, quelques réussites en matière de protection parviennent à enrayer le déclin généralisé et à redonner un peu d’espoir.
Les mesures de conservation du panda géant (Ailuropoda melanoleuca) ont porté leurs fruits : cette espèce emblématique de la Chine, auparavant “en danger”, est passée dans la catégorie “vulnérable”. Sa population s’est accrue ces deux dernières décennies grâce au reboisement et à la protection de son habitat. Cependant, les effectifs de l’espèce devraient de nouveau décliner avec les effets négatifs du changement climatique en cours : plus d’un tiers des forêts de bambous pourraient disparaître d’ici à la fin du siècle.
De même, les mesures de conservation de l’antilope du Tibet (Pantholops hodgsonii) ont permis de redescendre l’espèce de deux crans, de la catégorie “en danger” à “quasi menacée”. Sa population, initialement de près d’un million d’individus, n’en comptait plus que 65 000 à 72 000 dans les années 1980-1990 en raison du braconnage pour sa laine, utilisée dans la fabrication de châles. Ses effectifs sont remontés depuis, à environ 100 000 à 150 000 individus.
Le rat architecte(Leporillus conditor), endémique d’Australie, est un autre succès en termes de conservation, notamment grâce aux réintroductions et aux introductions dans des zones sans prédateurs. Ce rongeur constructeur de nids, le dernier de ce genre depuis l’extinction d’une espèce apparentée plus petite (Leporillus apicalis), descend en effet du statut “vulnérable” à celui de “quasi menacé”.
Également endémique d’Australie et “en danger”, l’onychogale bridé (Onychogalea fraenata) va mieux et n’est plus que “vulnérable”. Sa population a fortement chuté aux XIXe et XXe siècles, décimée par les espèces envahissantes et la perte de ses habitats. Un programme de conservation par transfert dans des aires protégées a permis à l’espèce de se rétablir peu à peu.
L’UICN et neuf organisations partenaires** se sont engagées à mettre en œuvre un plan stratégique sur cinq ans visant à doubler le nombre d’espèces évaluées par la Liste rouge d’ici à 2020. Plus de 10 millions de dollars seront débloqués pour y parvenir.
** Arizona State University, BirdLife International, Botanic Gardens Conservation International, Conservation International, NatureServe, Royal Botanic Gardens Kew, Sapienza University of Rome, Texas A&M University, Zoological Society of London.
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