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Leishmaniose canine : l’Efsa rend sa copie sur la caractérisation de la maladie et sa prévention en Europe

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Leishmaniose canine : l’Efsa rend sa copie sur la caractérisation de la maladie et sa prévention en Europe

À la demande de Bruxelles, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a évalué l’incidence de la leishmaniose canine* dans l’Union, via la revue de la littérature et des questionnaires envoyés aux vétérinaires, ainsi que l’efficacité des mesures préventives disponibles. L’objectif est d’estimer la probabilité d’une propagation de l’infection dans les zones indemnes via les mouvements de chiens infectés.

 

D’après les données de terrain récoltées, les phlébotomes se propagent vers le nord de l’Europe et leur densité augmente dans certaines régions nouvellement colonisées. Cette extension des zones touchées est notamment reliée aux changements climatiques, qui modifient la répartition des vecteurs.

Leishmaniose-canineEndémique dans les pays ou les régions qui bordent la Méditerranée, la leishmaniose canine présente une répartition qui correspond à celle des populations de phlébotomes. Environ 10 % des chiens dans ces zones endémiques sont séropositifs pour Leishmania infantum, avec de fortes variations selon les territoires.

Tous les chiens séropositifs, qu’ils expriment cliniquement la maladie ou non, sont des sources potentielles d’infection pour les vecteurs et peuvent transmettre le parasite. Le rôle de réservoirs joué par les mammifères sauvages n’est pas totalement élucidé. Les rats, les lapins et les lièvres contribuent néanmoins à la circulation de L. infantum dans certaines régions du sud de l’Europe.

Chez l’homme, l’incidence de la maladie dans les régions endémiques est inférieure à celle observée dans la population canine. La plupart des cas humains restent asymptomatiques. Plusieurs facteurs augmentent toutefois le risque de déclarer la maladie, comme le jeune âge, l’infection par le virus du sida et les autres états d’immunodéficience.

 

Les mesures de protection testées

L’efficacité des vaccins, des topiques insecticides, et des médicaments prophylactiques (dompéridone) pour prévenir l’infection à L. infantum a été évaluée, de même que la sensibilité des tests de diagnostic et l’efficacité du traitement. L’objectif était de déterminer s’il est possible de détecter et de traiter les chiens infectés afin de réduire le risque d’introduction de la maladie dans les zones indemnes.

Dans ce contexte, la mesure la plus efficace a été l’application topique d’un insecticide. La vaccination n’a eu qu’un effet limité sur la probabilité d’établissement de la maladie dans une région non endémique. Actuellement, aucun vaccin ne confère une protection complète contre l’infection ou la maladie. Ainsi, CaniLeish®, le seul vaccin autorisé dans l’Union, n’assure qu’une protection partielle.

De même, les tests de diagnostic courants ne permettent pas de détecter tous les animaux infectés ou malades. Tester les chiens avant leur introduction dans une zone non endémique offre un intérêt limité si cette mesure est appliquée trop tôt, car plusieurs mois sont nécessaires pour obtenir un résultat positif après l’exposition aux phlébotomes infectés.

En outre, il n’y a actuellement pas de médicament ou de traitement ayant démontré une efficacité de 100 % dans l’élimination du parasite.

 

Le potentiel d’extension modélisé

Phlebotomus-LeishmanioseUn modèle stochastique mathématique a évalué la probabilité moyenne d’établissement de la maladie dans une zone indemne avec des vecteurs compétents, à la suite de l’introduction d’un chien infecté. Même dans les régions où les phlébotomes possèdent une capacité vectorielle plus faible que dans les zones d’endémie, cette probabilité apparaît très élevée. Cependant, la prévalence à long terme peut varier fortement dans une région où la leishmaniose a été introduite et s’est établie, en lien avec la capacité vectorielle.

Face au nombre de chiens sensibles et aux taux de contacts hôtes-vecteurs élevés, l’Efsa conclut que le principal obstacle à la propagation de la leishmaniose canine est représenté par les vecteurs. Cela accroît le besoin de connaissances sur la compétence vectorielle de certaines espèces de phlébotomes et sur la répartition et la densité des vecteurs potentiels dans l’Union européenne.

 

 

* Scientific Opinion on canine leishmaniosis, European Food Safety Authority (EFSA) Journal 2015, 13(4):4075.

 

 

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