mardi, mars 19, 2024
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Le stress prénatal influe sur le comportement anxieux et le bien-être des truies

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Le stress prénatal influe sur le comportement anxieux et le bien-être des truies

Les truies qui subissent un stress prénatal sont plus anxieuses à l’âge adulte et, lorsqu’elles deviennent mères à leur tour, elles sont moins maternelles envers leur progéniture. Cette découverte a des implications pour le bien-être des animaux et peut expliquer la grande variation du comportement maternel chez le porc.

 

Le stress ressenti par les porcelets pendant la gestation est prédictif du niveau de stress qu’ils ressentiront après la naissance. Ce mécanisme de transmission très ancien, partagé par tous les vertébrés, permet aux animaux de s’adapter à un environnement difficile. Mais ce stress prénatal peut avoir d’importantes conséquences sur la santé et le bien-être animal, notamment en provoquant des changements morphologiques, comportementaux et physiologiques.

Le stress maternel est un important marqueur des conditions environnementales dans lesquelles vivent les animaux. En raison de son impact direct sur le bien-être en élevage et de l’importance du modèle porcin en recherche translationnelle, des chercheurs du Roslin Institute et du Scotland’s Rural College ont voulu étudier ses effets chez le porc domestique. Des truies primipares gestantes ont été exposées, au milieu de leur gestation, à un facteur de stress social (mélange avec des congénères inconnus). Cette étude révèle que le stress prénatal affecte les cellules du cerveau qui régulent le comportement anxieux. Il modifie les récepteurs de l’hormone de libération de la corticotropine des porcelets femelles uniquement. À l’âge de 10 semaines, leurs niveaux d’ARNm, qui codent pour la corticolibérine (CRH), mesurés ici pour la première fois chez le porc, sont plus élevés dans l’amygdale. Libérée sous l’influence du stress, cette molécule indique une propension neurobiologique à un comportement anxieux.

Suivies à plus long terme, les truies ayant subi un stress prénatal vont ensuite présenter un comportement maternel négatif à la naissance de leurs premiers porcelets, quel que soit leur environnement. Elles vont ainsi passer davantage de temps allongées sur le ventre ou debout, et changer plus fréquemment de position. Elles sont également plus réactives aux sollicitations de leurs porcelets et passent plus de temps à les observer visuellement. Ces soins maternels anormaux sont en outre associés à un taux de mortalité plus élevé chez les porcelets élevés dans un espace ouvert, où ils sont moins protégés.

Le stress prénatal chez le porc peut donc façonner négativement le développement cérébral des femelles et mener à un phénotype proanxiogène. Ces changements altèrent non seulement leur bien-être, mais provoquent un comportement maternel déficient par la suite. Ces découvertes ont des implications importantes pour le bien-être des animaux qui vivent le plus souvent captifs dans un environnement artificiel. Elles remettent également en perspective le rôle du porc en tant que modèle animal pertinent pour étudier les effets du stress prénatal.

 

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