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Le réseau social des vaches, déterminant pour leur santé et leur bien-être

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Le réseau social des vaches, déterminant pour leur santé et leur bien-être

A ce jour la compréhension des connexions et rapprochements sociaux entre les vaches demeure partielle. Pourtant, elle aurait un véritable impact sur la santé et le bien-être des animaux. Des chercheurs s’intéressent à l’allogrooming pour comprendre les liens sociaux afin de mieux les intégrer dans les processus de gestion des productions laitières.

 

Les vaches laitières sont des animaux d’élevage qui se développent au sein de groupes socialement stables. De manière générale, vivre en troupeau sert de protection contre les prédateurs. En contrepartie, la vie en famille nombreuse implique une compétition pour les ressources et un besoin pour une organisation sociale afin d’avoir une certaine stabilité dans le groupe.

L’environnement social est déterminant pour la santé et le bien-être des animaux. Comprendre la complexité des relations entre les vaches peut aider à développer des pratiques de gestion des troupeaux plus en adéquation avec le comportement social des vaches.

En effet, pour faciliter leur gestion, dans les systèmes de productions laitière modernes, les troupeaux de vaches sont généralement divisés en plusieurs groupes en fonction de leur stade de lactation et donc de leurs besoins nutritionnels.

Essentiellement, en fonction de leur état physiologique et de production, chaque vache est déplacée dans une nouvelle zone où elle est hébergée avec différents compagnons de troupeau et soumise aux routines de gestion appropriées. De ce fait, à chaque changement, les vaches doivent se remettre de la rupture de leurs anciens liens sociaux et en rétablir de nouveaux afin de s’adapter à leur nouvel environnement social.

L’impact négatif de cette pratique de regroupement sur le comportement, le bien-être animal et la productivité a été bien documenté. Plusieurs études mettent en évidence une augmentation des comportements agonistiques, ainsi qu’une diminution des interactions affiliatives et des périodes de repos, des temps d’alimentation et de rumination et de la production laitière.

Malgré le fort impact sur les animaux, les connaissances sur les interactions sociales entre bovins restent, pour le moment, limitées à la proximité spatiales. L’étude des comportements de contact entre les individus pourrait fournir des informations plus détaillées comme par exemple le type d’interaction et la directivité (qui démarre l’interaction et qui la reçoit).

Dans le but de mieux caractériser les comportements sociaux de la vache et comprendre leurs capacités d’adaptation à un environnement social changeant, des chercheurs vétérinaires du Chili et des Etats Unis se sont donc intéressé à l’allogrooming, également appelé toilettage social. Outre son utilité hygiénique et agréable, ce comportement établi, maintient et renforce les liens interindividuels et préférentiels. Il améliore la cohésion d’un groupe, maintient la stabilité sociale, réduit les tensions et a des effets apaisants.

Les scientifiques ont ainsi étudié la dynamique des relations entre les vaches laitières en début de lactation en utilisant l’allogrooming comme indicateur et exploré les processus sous-jacents et les attributs individuels, tels que l’âge, le rang social et l’état de reproduction, qui pourraient façonner le réseau social et de contact des vaches.

Les vaches ont ainsi tendance à toiletter les individus qui les avaient précédemment toilettés, ce qui impliquerait un principe coopératif. De plus, les vaches qui s’auto toilettent plus activement ne semblent pas avoir de préférence pour des individus spécifiques du troupeau et, en retour, ont tendance à être toilettées par moins de vaches au fil du temps.

Les vaches plus âgées toilettent plus de vaches que les plus jeunes, ce qui indique que l’allogrooming peut être lié à l’ancienneté.

Et les vaches s’occupent principalement d’individus d’âge similaire, suggérant que la familiarité et le fait de grandir ensemble peuvent améliorer le toilettage social.

Au fil du temps, les vaches avec un rang social plus élevé sont toilettées par moins de vaches et les individus récemment réintroduits dans le groupe s’occupent plus de camarades.

L’étude de la dynamique des réseaux sociaux peut être utilisée pour mieux comprendre la complexité et la non-linéarité des relations entre les vaches. Ces résultats pourraient venir compléter et renforcer la conception de pratiques de gestion afin de les améliorer pour qu’elles correspondent davantage au comportement social naturel des vaches.

 

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