L’édition 2015 de la journée mondiale de la santé est dédiée à la sécurité sanitaire des aliments. Son inauguration a eu lieu aujourd’hui en France, au marché international de Rungis, en présence de tous les acteurs français et mondiaux concernés par l’approche “One Health”.
Une politique sanitaire trop au rabais dans le monde
Durant son discours d’inauguration, Margaret Chan a insisté sur le cercle vertueux d’une sécurité sanitaire des aliments de qualité : « Il en va de la réputation d’un État, d’une filière, mais aussi de la santé des concitoyens et, en fin de compte, de l’économie d’un pays. »
Le modèle français : entre excellence et fragilité
Alors, il est facile pour la France de vendre son niveau de sécurisation élevé à travers le monde. Margaret Chan n’a pas caché que le choix de lancer cette journée de la santé au cœur du plus grand marché mondial était délibéré, car il est « l’un des plus sécurisés », mettant en avant la présence et le travail des services vétérinaires tant à Rungis que partout ailleurs sur le territoire français. Une présence qui, au départ, a été assez difficile à accepter pour les professionnels de Rungis, mais qu’ils optimisent aujourd’hui en mettant ce partenariat en avant dans les échanges internationaux.
Et Stéphane Le Foll de rappeler qu’il a maintenu, cette année, les effectifs des services vétérinaires dans sa politique sanitaire des aliments.
Mais le modèle français doit également progresser. Stéphane Le Foll souhaite un renforcement de la lutte contre les mauvaises pratiques d’utilisation des antibiotiques (qui passent selon lui par une baisse de leur consommation), une meilleure prise en compte des échanges internationaux et du niveau sanitaire des pays exportateurs. Et s’il est d’usage de dire qu’un aliment sain nécessite un animal sain, comme l’a rappelé Bernard Vallet, « la sécurité sanitaire des animaux est aussi liée à celle des végétaux, les risques liés à l’antibiorésistance ne doivent pas faire oublier ceux d’origine chimique et l’enjeu phytosanitaire doit être traité également. Le développement d’un réseau européen est souhaitable et l’OMS Europe a un rôle à y jouer ».
Ainsi, pour maintenir, voire renforcer la sécurité sanitaire des aliments, Stéphane Le Foll conclut par la nécessité de renforcer la traçabilité, développer la prévention et les contrôles. Biodiversité, une autre agriculture, un autre modèle économique sont les mamelles de la nouvelle force agricole française. Aurait-il reçu cinq sur cinq le message des représentants des organisations internationales présentes, qui ont insisté sur la responsabilité des politiques dans le monde, puisque les outils existent ? La balle est bel et bien dans leur camp.
Guide de sensibilisation de l’OMS : cliquez ici