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Jean-Pierre Dick : « J’ai été salué pour mon courage et ma ténacité, cela fait du bien »

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Jean-Pierre Dick : « J’ai été salué pour mon courage et ma ténacité, cela fait du bien »

Pour sa 4e participation au Vendée Globe, Jean-Pierre Dick termine son tour du monde en 86 jours, après une série d’incidents qui lui auront probablement coûté une victoire tant espérée. En rentrant aux Sables-d’Olonne, le 4 février, sa vie de navigateur a amorcé un nouveau virage.

 

Vétitude : 6e il y a huit ans, 4e cette année, 1er dans quatre ans malgré de nouveaux défis en multicoque ?

J.-P. Dick : Je voulais avant tout terminer, et prendre mon temps pour le faire, afin de diminuer les risques de casse sur les derniers 300 miles. Mais globalement, j’ai assuré une course rapide, même sans la quille. Depuis sa perte, je suis resté sous-toilé en réduisant fortement ma vitesse dès qu’elle montait à 13 ou 14 nœuds. Le bilan est donc très satisfaisant pour cette édition.

Quant à celle de 2016-2017, je ne ferme pas la porte à une nouvelle participation, mais ma priorité, à ce jour, reste le multicoque. Si je participe au prochain départ, la décision sera prise dans un an, car il faut au moins trois années pour préparer le projet : construction du bateau pendant un an au moins, mise à l’eau et essais sur quelques courses, etc.

Il est vrai que cette course est mythique. Je ne renonce pas, mais il est trop tôt pour décider.

Vétitude : Pourquoi ne s’est-il rien passé, cette année, une fois passé l’Atlantique ? La course est-elle trop connue maintenant ? Les précautions ont-elles été trop nombreuses, notamment remonter les portes vers le Nord ?

J.-P. Dick : C’est une vision de la course qui est due au fait que le grand Sud est assez prévisible en termes d’options. L’Atlantique offre les meilleures opportunités. La course est donc étirée quand on sort de l’océan. Au retour, après le cap Horn, il existe encore des alternatives mais, cette année, la course était trop étendue.

Ensuite, j’ai accumulé trop d’incidents auxquels faire face. Je suis trop monté au mat et, surtout, je pense avoir perdu la course dans le grand Sud, là où je devais être fort. En effet, mon gennaker neutralisé suite à une pièce cassée, cela m’a fait perdre une voile qui devait être mon arme. Je suis donc sorti de cette zone en position de faiblesse. Cela explique 60 à 80 miles de retard. À cela s’ajoute un anticyclone dans lequel je suis resté prisonnier. À quelques heures près, tout s’est joué là.

 

Vétitude : À quoi pense-t-on dans les heures qui suivent la perte de la quille ? Comment ne pas craquer après tant d’efforts consentis durant toutes ces semaines, voire les quatre dernières années ?

J.-P. Dick : Il faut absolument positiver et oublier le passé. C’est la force du système. Je voulais être dans les trois premiers, puis la donne a changé et il a fallu s’adapter, finir et ramener le bateau. Il n’est donc pas question de s’effondrer. Et puis, le bateau a demandé beaucoup de soins pour réussir le dernier challenge.

J’ai été salué pour mon courage et ma ténacité. Cela fait du bien. Tout le monde a ainsi valorisé ma course.

Vétitude : Quelles sont les prochains rendez-vous ?

J.-P. Dick : J’ai acheté mon multicoque en juin dernier. Nous allons pouvoir naviguer avec ce bateau dès la fin du mois de mars. Pour le moment, il est important que je me repose. La première course aura lieu en juin. C’est un nouveau défi, et je donne rendez-vous à mes consœurs et à mes confrères dans très peu de temps !

 

Propos recueillis par BN

 

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