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Gestation et abattoir : l’Efsa se prononce sur la question de l’abattage des animaux gestants en Europe

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Gestation et abattoir : l’Efsa se prononce sur la question de l’abattage des animaux gestants en Europe

Dans l’Union européenne, selon les experts de l’European Food Safety Authority (Efsa), en moyenne 3 % des vaches laitières, 1,5 % des bovins de boucherie, 0,5 % des porcs, 0,8 % des moutons et 0,2 % des chèvres destinés à être abattus sont dans le dernier tiers de la gestation. Pour les chevaux, aucune estimation n’a pu être établie du fait d’un manque d’informations disponibles. Sur le terrain, les raisons avancées pour expliquer l’envoi à l’abattoir d’animaux gestants sont nombreuses. Cela va des éleveurs qui ignorent que certaines femelles sont gravides, à ceux qui décident de passer outre pour des considérations liées à la santé animale (animaux malades potentiellement contagieux) ou encore par nécessité financière.

 

L’avis scientifique rendu par l’Autorité européenne fait suite à une demande de l’Allemagne, du Danemark, des Pays-Bas et de la Suède, quatre États membres soucieux d’en savoir plus pour, à terme, améliorer le bien-être des animaux en Europe.

Dans un premier temps, le groupe “santé et bien-être animal” de l’Efsa a cherché à déterminer l’existence d’une sensation de douleur chez les fœtus de différentes espèces animales (vaches laitières, bovins de boucherie, porcs, chevaux, moutons et chèvres) à divers stades de leur développement. Les scientifiques ont estimé que les fœtus d’animaux ne souffraient pas durant les deux premiers tiers de la vie intra-utérine, les structures physiques et neurologiques concernées ne se développant qu’au cours du dernier tiers.

Dans ce cas, les fœtus sont-ils capables d’éprouver de la douleur, de la souffrance ou de la détresse pendant la dernière partie de la gestation ? Selon les estimations des experts, le scénario le plus probable (probabilité de 66 à 99 %) est qu’ils n’en éprouvent pas en raison de l’existence d’une série de mécanismes inhibiteurs présents dans le cerveau, de faibles niveaux d’oxygène dans l’organisme fœtal et de la phase de sommeil dans laquelle ils sont plongés pendant la majeure partie de la gestation. Selon le scénario le moins probable (probabilité de 1 à 33 %), les fœtus d’animaux éprouvent de la douleur, si l’on interprète dans ce sens l’activité électrique détectée dans le cerveau des fœtus et leur capacité à répondre à des stimuli externes.

L’avis propose par ailleurs des mesures pratiques pour réduire le nombre d’animaux abattus en cours de gestation. Pour cela, il prône d’améliorer la santé des animaux d’élevage afin de diminuer l’abattage dû aux maladies, de regrouper les animaux par sexe, de superviser davantage les exploitations notamment de plein air, d’établir un diagnostic de gestation systématique avant l’envoi à l’abattoir, de le joindre aux documents fournis lors des ventes d’animaux entre éleveurs, de former et informer les éleveurs sur les mesures préventives, d’améliorer la précision des tests rapides de gestation (en particulier pour le diagnostic des stades avancés chez les petits ruminants et les porcs).

Les informations fournies par les experts de l’Efsa sont destinées à être utilisées par les gestionnaires des risques dans l’ensemble de l’Union européenne.

 

* https://www.efsa.europa.eu/sites/default/files/corporate_publications/files/animal-welfare-slaughter-170530-fr.pdf

 

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