Une étude propose une nouvelle stratégie face à l’infection au nouveau coronavirus (Sars-CoV-2). Pourquoi ne pas comparer la manière dont l’immunité de plusieurs espèces animales réagit face au virus ? Le pangolin apparaît comme le modèle de choix.
Une découverte importante car, alors que cet animal est porteur du coronavirus à l’origine du syndrome respiratoire aigu sévère (Sars-CoV-2), il n’est nullement affecté par la maladie (Covid-19), comme peuvent l’être d’autres espèces dont l’homme.
Le pangolin pourrait donc bénéficier d’un autre mécanisme de défense, obtenu probablement au cours de son évolution. Car comment peut-il avoir survécu durant des millions d’années en l’absence de deux gènes de défense antivirale ? Il est important de comprendre les mécanismes apparus chez cette espèce, car cela permettrait de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques chez l’homme, notamment dans le cadre de l’épidémie de Covid-19.
À ce jour, le coronavirus Sars-CoV-2 provoque une réponse immunitaire brutale liée aux cytokines, aggravant le tableau clinique. La suppression pharmaceutique de la signalisation IFIH1/MDA5 serait alors bénéfique pour les patients qui présentent des réactions excessives aux acides nucléiques viraux. Mais réduire la réaction immunitaire humaine est une piste à double tranchant, car elle affaiblirait l’éventuelle réponse face à l’émergence d’un nouvel agent pathogène.
Il est donc urgent de comprendre comment le pangolin s’est adapté et pourquoi la présence des deux gènes de signalisation est liée à la Covid-19 chez l’homme et les autres mammifères.
En outre, l’étude met également en évidence un troisième gène, RIG-I, impliqué dans la lutte contre le coronavirus Sars-CoV-2 et dont le rôle mérite aussi d’être étudié.