Une étude récente sur le langage, publiée dans la revue américaine Science, montre que l’homme n’aurait qu’un monopole, celui de la créativité dans l’utilisation des mots. Car les chiens sont, tout comme nous, capables d’interpréter les mots de notre vocabulaire, mais aussi d’analyser l’intonation de la voix. Ce n’est pas une exclusivité du cerveau humain.
Les mécanismes neuronaux impliqués dans l’interprétation des mots ne sont donc pas l’apanage du cerveau humain. L’étude montre que dans un environnement riche en paroles, les représentations du sens des mots employés peuvent se développer même dans le cerveau d’animaux incapables de parler. L’apprentissage du vocabulaire ne serait pas une compétence humaine liée à l’émergence du langage, mais une capacité neuronale plus ancrée qui lierait des séquences sonores arbitraires à des significations.
Les mots constituent les blocs à la base de la construction du langage humain. En outre, l’intonation est une autre façon d’appréhender l’information transmise par la parole. L’ensemble de ces deux processus permet aux hommes de se comprendre. Les travaux publiés, qui montrent que les chiens fonctionnent de la même façon, devraient faciliter la communication et la coopération entre l’homme et le chien. Reste à savoir si au cours de l’histoire de la domestication du chien, la sélection et l’environnement n’ont pas favorisé l’émergence de la structure du cerveau qui sous-tend cette capacité dans l’espèce canine. Mais une évolution si rapide des asymétries hémisphériques liées à la parole est peu probable.