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Bien-être animal : un concept défini par l’Anses pour servir de base à ses futures recherches et expertises

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Bien-être animal : un concept défini par l’Anses pour servir de base à ses futures recherches et expertises

L’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) relatif au « bien-être animal : contexte, définition et évaluation » propose une définition qui prend en compte l’évolution des connaissances scientifiques et synthétise les réflexions des experts sur les différentes méthodes destinées à l’évaluer. Les nombreuses grilles d’évaluation du bien-être animal sont recensées et l’agence incite à développer des outils spécifiques selon les espèces, les stades de développement et l’environnement des animaux. Cet avis constitue le fondement sur lequel viendront reposer les travaux de recherche et d’expertise de l’Anses dans ce domaine.

 

Le bien-être des animaux (d’élevage, de compagnie, utilisés à des fins scientifiques, de cirque ou de zoo, etc.) prend une place de plus en plus importante dans notre société. L’intérêt des citoyens européens pour les conditions de vie et de mort des animaux ne cesse de progresser, comme en témoigne récemment le rejet des œufs de poules élevées en cage ou des cirques présentant des animaux sauvages. La notion de bien-être animal, qui repose sur la nature d’êtres sensibles doués de différents niveaux de conscience des animaux, est à la croisée d’influences parfois contradictoires, philosophiques et morales, scientifiques, technologiques et économiques, juridiques et sociétales. Face à ces multiples facteurs à prendre en compte, l’Anses s’est attachée à définir le bien-être animal pour offrir un cadre objectif à ses futurs travaux de recherche et d’expertise.

L’agence propose ainsi une définition qui s’appuie sur l’évolution des connaissances scientifiques multidisciplinaires et qui synthétise les expertises relatives aux méthodes d’évaluation :

 

« Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie selon la perception de la situation par l’animal. »

 

Le concept de bien-être s’applique donc à la dimension mentale du ressenti de l’animal dans son environnement. Le niveau de bien-être pour chaque individu est alors déterminé dans un environnement donné. Ainsi, une bonne santé, un niveau de production satisfaisant ou une absence de stress ne suffisent pas. Il faut aussi se soucier de ce que l’animal ressent, des perceptions subjectives négatives comme la douleur et la souffrance, mais aussi rechercher les signes d’émotions positives (satisfaction, plaisir, etc.). L’étude des comportements et de l’état physiologique et sanitaire de l’animal fournit une vision intégrée de son adaptation à l’environnement et de son bien-être.

Un besoin (la soif, le couchage, l’exploration de l’environnement, les interactions avec les congénères) est défini comme « une exigence de survie et de qualité de vie liée au maintien de l’homéostasie et aux motivations comportementales ». La non-satisfaction d’un besoin entraîne un état de mal-être et/ou de frustration qui peut induire des perturbations comportementales et/ou physiologiques (stress chronique par exemple), voire un risque accru de maladie. De même, une attente est « un processus mental généré par l’anticipation d’un événement, auquel l’animal va se référer pour évaluer la valence de cet événement, d’agréable à désagréable ». Selon le niveau de satisfaction de ses attentes, l’animal ressent des émotions positives ou négatives (comportements de frustration ou de redirection).

Dans le cadre de la bientraitance, préalable indispensable au bien-être des animaux, il convient toutefois de prendre en compte le point de vue de l’animal pour s’assurer de l’efficacité des mesures prises pour assurer son bien-être. Ainsi, la définition proposée reconnaît la variation de l’état mental de l’animal selon sa perception de la situation, ce qui laisse la possibilité d’évoluer en intégrant les nouvelles connaissances dans ce domaine, par exemple sur le niveau de conscience. Les définitions de l’Anses sont donc vouées à être réactualisées en fonction du progrès de la recherche, en particulier dans le domaine des capacités mentales des animaux qui conditionnent leur perception et leur représentation de la situation vécue.

L’étude du bien-être, qui consiste à analyser la façon dont l’animal ressent la situation qu’il vit dans son environnement, passe par des mesures qui sont au cœur des approches scientifiques et pratiques. L’évaluation du bien-être au niveau de l’individu prend en compte l’état physiologique et l’état de santé de l’animal, son comportement, sa réactivité vis-à-vis de l’homme et les caractéristiques de l’environnement. Dans une deuxième étape, les données individuelles sont intégrées au niveau du groupe (l’élevage, l’animalerie, l’abattoir, etc.).

L’avis souligne également que l’évaluation pratique du bien-être des animaux nécessite une bonne connaissance de la biologie des espèces concernées, notamment de leurs antécédents évolutifs, et des méthodes d’évaluation. Ainsi, pour un usage sur le terrain, les experts ont élaboré de nombreuses grilles d’évaluation avec des degrés de complexité variables. Ces outils spécifiques sont à développer selon les espèces animales considérées, les stades de développement et les conditions de l’environnement.

L’utilisation de plus en plus répandue de protocoles d’évaluation sous forme de grilles fournit une vision plus objective et plus précise de la situation vis-à-vis du bien-être des animaux, selon le contexte de leur rapport à l’homme. Au final, « le bien-être peut être défini comme une notion commune à toutes les utilisations animales, mais dont la mise en œuvre est propre à chacune ».

 

 

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