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Aquaculture : Bruxelles autorise les farines d’insectes dans l’alimentation des poissons

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Aquaculture : Bruxelles autorise les farines d’insectes dans l’alimentation des poissons

L’usage des protéines d’insectes devrait être autorisé dans l’alimentation des poissons d’élevage à partir du 1er juillet 2017. Ainsi, saumons, truites ou encore tilapias pourront être nourris avec des farines à base d’insectes. Les représentants des États membres de l’Union ont approuvé une proposition de la Commission européenne dans ce sens, lors de la réunion du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (CP Vadaaa) du 13 décembre 2016. Le texte devrait être officiellement adopté au printemps prochain.

 

Pour les producteurs européens d’insectes, il s’agit d’une décision majeure qui va permettre une utilisation plus large des protéines d’insectes dans l’alimentation animale. L’International Platform of Insects for Food and Feed (Ipiff), qui regroupe les acteurs du secteur, s’est félicitée de ce feu vert, qui constitue une étape importante vers le développement du marché européen et mondial de la production d’insectes comme source de protéines pour la consommation humaine et l’alimentation des animaux.

 

 

Dans son avis du 8 octobre 2015*, l’Autorité européenne de sécurité des aliments avait analysé les risques biologiques et chimiques associés à la production et à la consommation d’insectes, tant dans l’alimentation humaine qu’animale. Si l’Efsa identifie des incertitudes, dues à un manque de connaissances, elle conclut que l’élevage d’insectes nourris avec des substrats végétaux ne comporte pas de risque si, comme pour les autres productions animales, les producteurs respectent les meilleures pratiques d’hygiène, conformément à la législation de l’Union en matière de sécurité alimentaire et de sécurité des aliments pour animaux.

Mais l’Ipiff ne compte pas en rester là et ambitionne déjà d’étendre l’autorisation de Bruxelles à d’autres espèces animales, comme les porcs et les volailles, d’ici à 2020. La plate-forme plaide pour un assouplissement dans ce sens des règles de l’Union. Des changements qui devraient contribuer, à long terme, à atténuer la dépendance européenne vis-à-vis des importations de protéines d’origine animale, tout en assurant une source prometteuse de protéines aux éleveurs et aux consommateurs en Europe.

Signe d’un marché en plein essor, la start-up française Ynsect, qui produit notamment le TMP (tenebrio molitor protein), une farine protéinée et dégraissée conçue à partir de larves de vers de farine, vient de lever 14,2 millions d’euros auprès du fonds Ecotechnologies, géré par Bpifrance. Cet argent va permettre d’augmenter la capacité de production de son site pilote implanté dans le Jura, et de lancer la construction de la plus grande usine de production d’insectes au monde. Depuis sa création en septembre 2011, la société est devenue le leader mondial dans ce secteur. Elle vise désormais une production de quelque 20 000 tonnes de protéines d’insectes par an pour les besoins de l’alimentation des animaux domestiques et d’élevage, à la place des farines de poissons.

Afin de répondre durablement à la demande croissante en viande et en poisson, Antoine Hubert, président d’Ynsect, ambitionne de « donner aux insectes la place qui devrait être la leur dans le système agro-alimentaire » mondial. Côté nutrition animale, il s’agit de nourrir les poissons, carnivores comme omnivores, avec un régime alimentaire aux qualités nutritionnelles plus élevées (72 % de protéines), également « adapté aux porcs, aux volailles et à tous les animaux qui se nourrissent naturellement d’insectes ».

 

* https://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/4257

 

 

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