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180 pays adoptent la première stratégie visant à faire progresser le bien-être animal partout dans le monde

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180 pays adoptent la première stratégie visant à faire progresser le bien-être animal partout dans le monde

Les pays membres de l’Organisation mondiale de la santé animale ont définitivement adopté une stratégie coordonnée en faveur du bien-être animal*, dans le cadre de la 85e session générale de l’OIE à Paris. Cet ensemble de normes et de recommandations fondées scientifiquement, partiellement approuvées en décembre 2016, vise à donner un élan commun et à faire émerger un monde meilleur « où le bien-être des animaux est respecté, promu et renforcé, parallèlement à une amélioration croissante de la santé animale, du bien-être de l’homme, du développement socio-économique et de la durabilité environnementale ». Dans ce cadre ambitieux, l’élaboration de nouvelles normes applicables à l’élevage des porcs, ainsi qu’à l’abattage des reptiles élevés pour leur peau ou leur viande, est notamment en cours.

 

La stratégie mondiale adoptée vise à améliorer durablement le bien-être des animaux terrestres et des poissons d’élevage, en reconnaissant leur statut d’êtres vivants doués de sensibilité. Elle est bâtie sur les seules normes et lignes directrices mondiales en la matière, récemment approuvées lors de la 4e conférence de l’OIE sur le bien-être animal au Mexique. Cette stratégie est également fondée sur le retour d’expériences et les résultats de la mise en pratique de ces recommandations à l’échelon national. Qu’ils soient détenus, utilisés, transportés, vendus, etc., l’objectif premier est de rechercher en permanence à préserver la santé des animaux, condition préalable à leur bien-être.

Les premières normes intergouvernementales de l’OIE sur le bien-être animal remontent à 2005. Elles sont régulièrement actualisées depuis, selon l’évolution des connaissances scientifiques sur le sujet, au même titre que les normes relatives à la santé animale et à la sécurité sanitaire des aliments. S’il ne s’agit pas de mesures sanitaires au sens strict, elles jouent néanmoins un rôle important dans le cadre des échanges internationaux. Tous les pays membres de l’OIE s’engagent à les appliquer au niveau national, quelle que soit leur situation culturelle et économique.

 

Une stratégie bâtie sur quatre piliers

> Élaboration de normes mondiales sur le bien-être animal : conçues sur la base de recherches scientifiques pertinentes et d’expériences de terrain, en tenant compte des considérations éthiques associées, elles doivent permettre d’obtenir un niveau satisfaisant de bien-être animal et sont mutuellement reconnues dans toutes les régions du monde. Actuellement, de nouvelles normes sont en cours d’élaboration, destinées aux systèmes d’élevage des porcs, ainsi qu’à la mise à mort et à l’abattage des serpents, varans, alligators et autres crocodiles élevés pour leur peau et leur viande.

> Développement des compétences et formation : des orientations et des outils sont fournis aux pays pour renforcer les compétences de leurs Services vétérinaires, acteurs clés de la protection du bien-être animal, afin d’accroître leur capacité à mettre en œuvre les normes adoptées. En parallèle, des actions de formation sont menées auprès de toutes les personnes qui s’occupent d’animaux. Idéalement, les principes de bien-être animal sont intégrés dans le cursus des vétérinaires, des para-professionnels vétérinaires et des étudiants des établissements d’enseignement agricole, voire dès l’école primaire.

> Communication : les gouvernements, les organisations nationales et internationales, les Services vétérinaires, les établissements de formation et le grand public sont sensibilisés aux questions de bien-être animal. Des programmes de communication sont élaborés pour fournir aux gouvernements, aux vétérinaires, aux industriels de l’agro-alimentaire, aux éleveurs, etc., des informations exactes et actualisées sur le sujet.

> Mise en œuvre des normes et des politiques correspondantes : les pays membres sont incités à intégrer les normes de bien-être animal dans leur législation nationale.

 

Une mise en place en cinq actions

En pratique, la stratégie votée prévoit :

  • la création d’un nouveau forum international conçu comme une plate-forme de discussion entre les experts techniques et les acteurs impliqués dans l’élaboration et la révision des normes de bien-être animal ;
  • l’élaboration et l’application de nouvelles normes reposant sur un fondement scientifique ;
  • l’encouragement et le soutien aux actions destinées à faciliter la mise en œuvre de la stratégie mondiale dans le contexte de chaque région spécifique ;
  • le renforcement des Services vétérinaires nationaux, via des activités liées au développement des compétences, notamment par le recours au processus PVS (performance des Services vétérinaires). Depuis 2007, plus de 140 pays membres ont mis en œuvre ce programme de soutien qui vise à améliorer durablement leurs Services vétérinaires, en conformité avec les normes internationales de l’OIE. Lors des quelque 350 missions d’évaluation, d’analyse et de suivi menées sur le terrain, les experts PVS ont notamment aidé les Services vétérinaires à évaluer leurs capacités, à identifier leurs forces, leurs faiblesses ainsi que les aspects à améliorer, et ont travaillé sur des solutions avec les autorités nationales.
  • l’ouverture de nouveaux horizons et le resserrement des liens entre la science du bien-être animal et d’autres disciplines scientifiques (sciences sociales, environnementales, économiques, etc.) via des activités participatives et collaboratives dans le domaine de la recherche, des publications, des conférences, etc.

 

Au final, assurer le bien-être animal est une « responsabilité qui doit être partagée entre les gouvernements, les communautés, les personnes qui détiennent, soignent et utilisent des animaux, la société civile, les établissements de formation, les vétérinaires et les scientifiques. Une reconnaissance mutuelle et un engagement constructif des parties sont nécessaires pour parvenir à des améliorations durables », souligne l’OIE.

 

* http://www.oie.int/fileadmin/home/eng/Media_Center/docs/pdf/85SG/AW/FR_OIE_AW_Strategy.pdf

 

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