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Myopathie atypique équine : la vigilance est de mise ce printemps

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Myopathie atypique équine : la vigilance est de mise ce printemps

Face à la forte augmentation des cas de myopathie atypique au Royaume-Uni à l’automne dernier, l’Association vétérinaire équine britannique (Beva) incite les vétérinaires à rester en état d’alerte. Une recrudescence des foyers est en effet à craindre au printemps. La France, au second rang des pays touchés, ne sera sans doute pas épargnée.

 

La myopathie atypique des équidés sévit au Royaume-Uni et en Europe du Nord. Cette maladie musculaire mortelle affecte les chevaux au pré. Jusqu’à présent, la cause de l’infection est attribuée à l’action d’une toxine, l’hypoglycine A, contenue dans les plantules issues des graines de certains arbres, comme l’érable sycomore (Acer Pseudoplatanus) ou l’érable négondo (Acer negundo). Un diagnostic précoce est essentiel, car le pronostic est souvent sombre, avec des taux de survie de moins de 25 %.

Il y a eu cinq fois plus de cas de myopathie atypique à l’automne 2014 que l’année précédente outre-Manche. Or la maladie tend à se renforcer au cours du printemps qui suit un automne particulièrement riche en cas, probablement en raison de la reprise de la germination.

Les symptômes de la myopathie atypique incluent une faiblesse ou une raideur musculaire, des signes de coliques, une respiration laborieuse, une urine foncée, une prostration, et parfois la mort subite. Souvent, la maladie prend une forme épizootique. La confirmation du diagnostic nécessite une analyse de sang ou d’urine.

PHorses on the pastureour les propriétaires de chevaux, la prévention passe par plusieurs mesures de précaution telles que vérifier soigneusement les prés au printemps à la recherche de graines, limiter le pâturage en cas de présence de ces graines et ne sortir que des animaux bien nourris, fournir une alimentation complémentaire dans le pré pour qu’ils soient moins tentés d’ingérer des graines, éviter de laisser du foin humide pourrir sur le terrain, clôturer les zones touchées. Sachant que même un pré dépourvu d’érables peut contenir des graines répandues par les vents ou les crues lors de pluies violentes.

Le Dr Dominique Votion, de la faculté de médecine vétérinaire de Liège (Belgique), travaille sur cette maladie depuis de nombreuses années. Afin de donner toutes ses chances à la prévention, l’université belge a développé un réseau d’épidémiosurveillance à l’échelle européenne, l’Atypical Myopathy Alert Group (Amag)*. Dès 2006, il a permis l’enregistrement de tous les cas européens. Actuellement, ce groupe d’alerte est composé de vétérinaires équins répartis à travers le monde, de réseaux épidémiologiques nationaux (comme le Respe en France), d’universités et de centres de recherche. L’objectif est d’échanger des informations sur l’apparition de foyers de myopathie atypique et d’entreprendre des recherches collectives.

Ainsi, face au nombre de cas déclarés en 2014 auprès de ce réseau par le Royaume-Uni (97) et l’Irlande (28), l’université de Liège (ULg), en collaboration avec l’Irish Equine Center et l’Animal Health Trust, a initié une nouvelle étude portant sur la répartition géographique et les particularités cliniques de cette maladie outre-Manche. Mieux connaître son étiologie spécifique devrait permettre de faire progresser les stratégies de lutte contre l’épizootie.

La France, avec 48 cas recensés par l’Amag en 2014, fait partie des pays les plus touchés, derrière le Royaume-Uni mais avant l’Irlande. Puis viennent la Belgique (29 cas) et, dans une moindre mesure, l’Allemagne (6 cas) et les Pays-Bas (3 cas). Le dernier bilan du Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) français fait état de 27 suspicions de myopathie atypique déclarées par les vétérinaires sentinelles au 19 décembre 2014 :

  • 5 cas dans le Calvados, 5 dans la Manche ;
  • 4 cas dans l’Orne ;
  • 3 cas en Seine-Maritime ;
  • 2 cas dans les Côtes-d’Armor, 2 dans l’Oise ;
  • 1 cas dans le Finistère, 1 dans la Marne, 1 en Meurthe-et-Moselle, 1 dans le Pas-de-Calais, 1 dans le Bas-Rhin et 1 en Seine-et-Marne.

 

* Via le site www.myopathie-atypique.be, les vétérinaires confrontés à des cas de myopathie atypique sont invités à les déclarer en ligne (http://labos.ulg.ac.be/myopathie-atypique/veterinaire/formulaire-veterinaire)

 

 

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