Une équipe de spécialistes en cardiologie vétérinaire entreprend actuellement une étude inédite sur l’influence des mutations génétiques sur la cardiomyopathie dilatée, une maladie potentiellement mortelle qui affecte près de la moitié des chiens de race dobermann. L’équipe américaine, qui étudie déjà la maladie chez plus d’un millier de dobermanns depuis près d’une décennie, réunit des chercheurs vétérinaires de l’université de Floride, de l’université de l’Illinois et de la société spécialisée Mass Veterinary Cardiology Services dans le Massachusetts.
Si la recherche sur la maladie a progressé ces dix dernières années, des questions demeurent et il reste encore de nombreuses inconnues qui nécessitent de mener une étude à long terme, couvrant l’ensemble du territoire américain. Les chercheurs ont donc lancé un essai clinique prospectif ambitieux, incluant quelque 300 dobermanns dépistés et suivis longitudinalement pour une cardiomyopathie dilatée, dans le cadre de la pratique vétérinaire ou d’expositions nationales et régionales.
Les chiens recrutés seront suivis tout au long de leur vie. Ils seront soumis à des tests de dépistage génétique à partir de frottis buccaux confiés pour analyse au North Carolina State University Veterinary Cardiac Genetics Laboratory, des enquêtes seront menées auprès des propriétaires et tous les résultats seront enregistrés pour chaque chien, suivi individuellement. Le Doberman Pinscher Club of America contribue à cette étude à hauteur de 12 250 $, destinés à couvrir le coût des tests pour les dobermanns participants.
Bien qu’il existe deux mutations génétiques connues associées à la cardiomyopathie dilatée chez le dobermann, certains chiens sans mutation déclarent la maladie, tandis que d’autres, porteurs d’une seule ou des deux mutations, peuvent ne jamais être affectés. De nombreux travaux de recherche seront menés simultanément pour tenter de comprendre pourquoi certains dobermanns développent la maladie et d’autres pas, et pourquoi les nombreux porteurs de la mutation génétique l’expriment différemment.
Tous les cardiologues vétérinaires du pays seront mis à contribution pour aider à suivre ces chiens et à effectuer des dépistages réguliers. De plus, les chercheurs tenteront d’aller au-delà de la génétique pour évaluer l’influence des facteurs environnementaux, nutritionnels, épigénétiques, etc., sur l’expression de la cardiomyopathie dilatée.