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Le contrôle antidopage des équidés s’invite à la JRE

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Le contrôle antidopage des équidés s’invite à la JRE

La 38e journée de la recherche équine, le 1er mars dernier, a permis d’aborder un sujet sensible, celui du contrôle antidopage des équidés. Yves Bonnaire (laboratoire LCH, Verrière-le-Buisson) a expliqué l’évolution de ce contrôle.

 

Tout d’abord, à la différence de celui réalisé chez l’homme, pour les animaux, et plus particulièrement pour les chevaux, la norme est jusqu’à présent la tolérance zéro. Toutes les substances, qu’elles agissent sur le système nerveux, cardio-vasculaire, respiratoire, etc., sont prohibées. L’objectif est de protéger les compétiteurs, les parieurs, mais aussi les reproducteurs, dont la sélection se fonde sur les performances.

Le texte de régulation des contrôles antidopages au niveau mondial est l’article 6 de l’accord de l’International Federation of Horseracing Authorities (Ifha), qui est actuellement en cours de remaniement. Aujourd’hui, les laboratoires travaillent avec, comme mesure, des seuils à ne pas dépasser. L’amélioration des techniques de dépistage et des analyses permet une détection de plus en plus fine. Cela pose la problématique de la détection des substances utilisées à des fins thérapeutiques. Il va de soi qu’un cheval encore malade ne peut et ne doit pas concourir. En revanche, à partir de quel seuil la substance n’a-t-elle plus aucun effet thérapeutique ? Des modèles ont ainsi été mis au point pour établir des seuils de détection pertinents.

Le deuxième axe de la journée a insisté sur les nouvelles méthodes dans la lutte antidopage, notamment la génomique. En effet, les effets d’une molécule peuvent être plus longs que la présence de cette dernière dans l’organisme. Cela est valable pour les hormones de croissance, les anabolisants et les érythropoïétines (EPO), par exemple. De plus, certaines de ces substances ont une demi-vie courte, et leurs molécules disparaissent rapidement du sang et de l’urine. Il est alors difficile de prouver l’existence de ce qui a disparu. C’est pourquoi de nouveaux horizons sont en voie d’exploration : la transcriptomique, la métabolomique ou la protéomique sont des outils qui mesurent, après le passage de la substance, son effet dans l’organisme. Ces procédés, arrivés depuis 5 ans en France, montrent des résultats certains dans la recherche de produits dopants. Une expérience, qui repose sur la transcriptomique, prend comme exemple les EPO (sous les différentes générations existantes) et montre que l’on peut prouver, en analysant l’empreinte génique de chevaux dopés et de chevaux sains, la présence de substances illégales.

Deux méthodes sont utilisées pour obtenir des résultats sur les molécules : le modèle descriptif, qui compare les lots traités avec les lots non traités, et le modèle prédictif, qui est un moyen statistique, l’OPLS. La lutte contre le dopage avance, mais tout reste à faire au niveau de la prévention et de la prise de décision. Le but recherché, dans l’idéal, serait une méthode universelle de contrôle antidopage.

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