mardi, avril 16, 2024
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Encéphalopathie : la maladie débilitante chronique des cervidés bientôt une zoonose ?

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Encéphalopathie : la maladie débilitante chronique des cervidés bientôt une zoonose ?

La maladie débilitante chronique des cervidés (chronic wasting disease) se propage actuellement aux États-Unis et au Canada. Or la viande des animaux atteints (cerfs, wapiti, orignal, etc.) serait susceptible de contaminer l’homme dans les prochaines années, estiment des chercheurs américains. Les chasseurs, particulièrement exposés, sont invités à ne pas manipuler ni consommer la viande de cerf ou de wapiti dans les régions où la maladie est déclarée. Des études sont en cours pour déterminer si cette maladie à prions pourrait évoluer en zoonose.

 

Bien que la maladie débilitante chronique ne soit pas a priori transmissible à l’homme, elle est très contagieuse chez les cerfs, les wapitis, les orignaux et les animaux apparentés, qui peuvent transmettre les protéines prions infectieuses via la salive, le sang, l’urine et les fèces, par contact direct ou indirect dans l’environnement. Le dépérissement chronique des cervidés est endémique aux États-Unis, où 24 états sont désormais touchés. Au Canada, une centaine de troupeaux domestiques ont été infectés depuis 1996, au sein de trois provinces (Saskatchewan, Alberta et Québec). La Norvège, la Finlande et la Corée du Sud sont également concernées.

Comme le nombre de cas chez les cervidés sauvages et d’élevage continue d’augmenter, malgré les mesures d’éradication ou d’abattage mises en œuvre, l’évolution de la maladie est suivie de près par les chercheurs. S’il n’y a pour le moment aucune preuve d’une transmission de la maladie à l’homme, cette possibilité n’est pas exclue. Selon des études menées chez l’animal, certains singes, en l’occurrence des macaques, ont été contaminés après avoir mangé de la viande ou manipulé des tissus provenant de cervidés infectés.

Ces études font craindre l’existence d’un risque pour la santé humaine. Pour l’heure, il n’y a aucune preuve scientifique directe d’une transmission de l’agent infectieux à l’homme et aucun cas humain n’est rapporté, mais ce n’est peut-être qu’une question de temps. Récemment, le Center for Disease Control and Prevention (CDC), l’instance américaine de contrôle et de prévention des maladies, a dévoilé des chiffres plutôt inquiétants : au 31 janvier 2019, 251 comtés américains avaient déclaré un cas de chronic wasting disease chez des cervidés sauvages. Les autorités sanitaires canadiennes et américaines conseillent aux habitants des régions où la maladie débilitante chronique a été confirmée d’éviter de consommer de la viande de cerf ou de wapiti. De même, les chasseurs sont encouragés à prendre des précautions lorsqu’ils manipulent des carcasses, voire à faire tester ces animaux avant de consommer la viande ou de tanner les peaux.

La maladie du dépérissement, évolutive et mortelle, est une maladie à prion comme l’encéphalopathie spongiforme bovine, la tremblante du mouton ou encore la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Elle affecte principalement la moelle épinière et le cerveau des cervidés et peut rester asymptomatique pendant plusieurs années après l’infection. Caractérisée par une baisse de l’état général, une perte de poids, une salivation excessive, des troubles de la coordination et un comportement modifié, elle est souvent qualifiée de maladie des cerfs zombies. Si l’évolution de la maladie clinique est lente, l’issue est toujours fatale, car il n’existe ni traitement ni vaccin.

 

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