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Biodiversité et climat : la flore et la faune forcées de s’adapter au changement climatique

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Biodiversité et climat : la flore et la faune forcées de s’adapter au changement climatique

L’avenir est incertain pour la biodiversité mondiale face aux modifications du climat. L’Académie des sciences, dans un rapport* publié le 25 septembre 2017, s’inquiète des conséquences du changement climatique sur l’évolution des espèces animales et végétales. Plus précisément, son état des lieux pointe les mécanismes d’adaptation de la faune et de la flore confrontées au réchauffement, un phénomène observé au XXe siècle et qui affecte déjà tous les niveaux d’organisation écologiques, des populations animales et végétales aux écosystèmes. À l’échelle du siècle, l’impact de ce changement environnemental se superpose aux autres perturbations engendrées par les activités humaines, telles que la surexploitation des espèces, l’agriculture, l’élevage, la déforestation et l’urbanisation, les espèces invasives, etc.

 

La synthèse de l’Académie des sciences sur les mécanismes d’adaptation de la biodiversité aux changements climatiques, et surtout sur les limites de cette adaptabilité, est le fruit de deux ans de travail. Son objectif est de présenter l’état des connaissances scientifiques sur le sujet, afin d’en déduire les conséquences pour la gestion des espaces.

Dans la première partie, les mécanismes biologiques d’adaptation au changement climatique sont présentés, mobilisant des connaissances issues des recherches en écologie, en génétique et en physiologie sur les espèces végétales et animales, terrestres et aquatiques. La seconde partie montre comment les activités de gestion et d’exploitation des écosystèmes peuvent prendre en compte ces mécanismes biologiques pour minimiser les impacts du changement climatique sur la biodiversité, mais aussi pour tirer le meilleur parti de l’adaptabilité du vivant. L’objectif est ainsi de diminuer la vulnérabilité des sociétés aux modifications du climat.

L’augmentation des températures induit le déplacement des espèces animales ou végétales vers les pôles ou les altitudes plus élevées. Mais quid de celles qui ne sont pas en mesure de se déplacer ? En fait, les capacités d’adaptation au changement climatique varient fortement : les organismes les plus spécialisés et à la démographie la plus lente sont les moins capables de s’adapter. En outre, la diversité des réponses des espèces aux nouveaux paramètres climatiques entraîne des processus de recomposition des communautés, liées par de nouvelles interactions. Ainsi, des assemblages d’espèces inédits vont bientôt voir le jour.

À partir des données collectées, les rapporteurs émettent sept recommandations portant sur la recherche scientifique et sur le réexamen des politiques environnementales, agricoles et forestières. En premier lieu, ils prônent le développement d’observatoires de la biodiversité, en lien avec la recherche fondamentale et la modélisation de scénarios. Ce déploiement doit s’accompagner d’un effort de formation incluant le développement de compétences en taxonomie animale, végétale et microbiologique. L’apport des sciences de l’homme et de la société, ainsi qu’une éducation du public au développement durable, sont considérés comme indispensables.

Le rapport préconise aussi de renforcer les interactions entre écologues, historiens, archéologues et géologues. Surtout, face à la propagation des maladies émergentes induites par le réchauffement climatique et le développement mondial des transports, la recherche en santé publique et la recherche en écologie des pathogènes et des vecteurs doivent se rapprocher l’une de l’autre et prendre davantage d’ampleur.

Les académiciens appellent également à une gestion de l’environnement qui passe par la limitation des facteurs de dégradation, par exemple via des quotas de pêche, des aires marines protégées, une trame verte et bleue, etc. Selon eux, les efforts de protection doivent surtout porter sur les espèces les plus fragiles (espèces spécialisées, peu plastiques, à démographie lente, mégafaune) et sur les écosystèmes les plus sensibles (zones humides, milieu marin, points chauds de la biodiversité, etc.).

Le rapport doit maintenant convaincre le gouvernement.

* Rapport de l’Académie des sciences « Les mécanismes d’adaptation de la biodiversité aux changements climatiques et leurs limites »

 

 

 

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