samedi, avril 20, 2024
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Antibiorésistance : premier rapport européen pour un plan d’action harmonisé

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Antibiorésistance : premier rapport européen pour un plan d’action harmonisé

Il existe une faible corrélation entre la consommation d’antibiotiques chez l’animal et l’ antibiorésistance chez l’homme, soutient Rick Clayton, de l’International Federation for Animal Health (Ifah-Europe). Et c’est aussi l’une des conclusions du premier rapport* conjoint du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

 

pillenPremier d’une série, le rapport publié par les trois agences compile les données de cinq réseaux de surveillance européens** qui ont collecté des informations issues des États membres de l’Union, de l’Islande, de la Norvège et de la Suisse. Il s’agit de la première analyse intégrée étudiant l’impact de la consommation d’antibiotiques sur la résistance des bactéries humaines, animales et d’origine alimentaire.

Cette approche commune, réalisée à la demande de la Commission européenne,vise à faire un meilleur usage des données disponibles afin de renforcer les systèmes de surveillance de la consommation d’antimicrobiens et d’harmoniser la lutte contre l’ antibiorésistance en médecine humaine et vétérinaire au plan communautaire.

Ainsi, cette analyse servira au « Plan d’action pour combattre les menaces croissantes de la résistance aux antimicrobiens » de la Commission européenne. Ses résultats contribueront en outre à améliorer les méthodologies et à établir des priorités pour stopper le développement de l’ antibiorésistance.

Côté résultats, le rapport note que l’usage de certains antimicrobiens chez l’animal et l’homme est associé à la résistance de bactéries chez les deux espèces. Il souligne aussi d’importants écarts de consommation d’antimicrobiens chez les animaux et l’homme entre les pays européens. Or l’étude montre une relation entre cette consommation d’antibiotiques et le développement de résistances, tant chez l’homme que chez l’animal. Toutefois, la corrélation entre la consommation animale et le développement de résistances humaines varie, et reste généralement faible.

ronnieb_morguefile.comMême réduite, cette corrélation observée ne fait que renforcer la nécessité de continuer à promouvoir l’usage raisonné de ces médicaments, notamment par le biais d’Epruma, la plate-forme européenne pour l’utilisation responsable des médicaments chez les animaux(www.epruma.eu). Sa devise « aussi peu que possible, autant que nécessaire » apparaît plus que jamais d’actualité, avec pour objectif de maintenir leur efficacité, mais aussi de prévenir et de minimiser les effets indésirables.

Le rapport admet par ailleurs ses propres limites. Certaines conclusions, globales, nécessitent une analyse plus approfondie, avec notamment des données supplémentaires sur l’usage des antibiotiques par espèces animales, sur la consommation d’antimicrobiens dans les hôpitaux de davantage de pays, et sur la surveillance des bactéries résistantes dans la flore normale de personnes saines et malades. La suite au prochain rapport conjoint, à venir.

 

* Premier rapport conjoint ECDC/Efsa/EMA sur l’analyse intégrée de la consommation d’agents antimicrobiens et l’apparition de résistances aux antimicrobiens chez les bactéries provenant d’êtres humains et d’animaux producteurs de denrées alimentaires.

** Réseaux européens de surveillance EARS-Net, Esac-Net, FWD-Net, réseau scientifique des données de surveillance sur les zoonoses, réseau Esvac.

 

 

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