jeudi, avril 18, 2024
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Acte vaccinal : la vaccination des animaux doit rester de la seule compétence des vétérinaires

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Acte vaccinal : la vaccination des animaux doit rester de la seule compétence des vétérinaires

Dans un contexte de menaces sanitaires et de circulation mondiale des maladies, la Fédération des vétérinaires d’Europe (FVE) tient à rappeler, arguments à l’appui, que la vaccination de tous les animaux, qu’ils soient de rente ou de compagnie, est et doit rester un acte vétérinaire. Fortement opposée à la libéralisation de cet acte, la FVE soutient que cela reviendrait à compromettre la santé animale, le bien-être des animaux et la santé publique, entraînant par ailleurs des pertes économiques conséquentes. L’efficacité de la lutte mondiale contre les maladies passe ainsi par la vaccination des animaux réalisée par des vétérinaires.

 

Dans nos sociétés de plus en plus mondialisées, les maladies se propagent de manière imprévisible, en particulier les infections provoquées par de nouvelles souches de micro-organismes. Ces maladies représentent une menace pour les animaux de compagnie ou de rente, mais aussi pour la chaîne alimentaire et les activités agricoles. La rage, la peste porcine africaine, la dermatose nodulaire contagieuse et bien d’autres fléaux entraînent des conséquences économiques, sanitaires et sociales majeures. Par conséquent, conserver un système de lutte contre les maladies efficace doit rester l’une des priorités pour l’avenir, estime la FVE. Dans ce cadre, la vaccination par les vétérinaires est un moyen essentiel de prévenir, de contenir ou d’éradiquer une maladie.

L’acte vaccinal fait en effet partie de la gestion sanitaire des troupeaux. Or via l’évaluation des risques, les vétérinaires sont les mieux placés pour décider quels animaux doivent être vaccinés, et quel produit sera le plus efficace pour chaque animal. En outre, les vaccins sont des médicaments vétérinaires qui nécessitent une prescription, après un examen clinique des animaux à immuniser. Pour des raisons de pharmacovigilance et dans le cadre particulier des maladies à déclaration obligatoire, la certification vétérinaire est ainsi la pierre angulaire de la prévention et du contrôle des maladies.

D’ailleurs, dans la plupart des pays européens, la vaccination des animaux est du ressort exclusif des vétérinaires. Et cela doit rester le cas. Selon la FVE, l’absence de réglementation relative à l’acte vétérinaire ou son non-respect mettent en péril la santé animale, mais aussi la santé humaine. En effet, les programmes de vaccination des animaux contribuent directement, dans le contexte “One Health”, à la protection de l’homme. Ils participent aussi à une meilleure productivité, sans préjudice pour le bien-être animal.

Pour réaffirmer la légitimité de la profession vétérinaire, la FVE reprend les arguments qui plaident en faveur d’un acte vaccinal exclusivement vétérinaire :

  • l’examen clinique, le diagnostic, le plan sanitaire, le conseil ciblé, la prescription de médicaments ou de vaccins sont des actes étroitement liés qui doivent relever de la compétence exclusive du vétérinaire ;
  • la vaccination ne peut être recommandée sans un examen approprié et une bonne connaissance de l’état de santé des animaux de production. Elle fait partie intégrante de la gestion sanitaire du troupeau, définie par le vétérinaire sur la base d’une évaluation des risques, en collaboration avec l’éleveur ;
  • le vétérinaire est spécialement formé aux aspects techniques qui entourent la vaccination (conservation des vaccins, voies d’administration, tenue des registres, etc.) afin d’assurer une immunisation optimale des animaux ;
  • le vétérinaire est aussi formé à la surveillance et à l’enregistrement des effets indésirables (pharmacovigilance), ainsi qu’à la mesure de l’efficacité des vaccins, par exemple vis-à-vis des souches en circulation ;
  • le maintien d’un réseau vétérinaire étendu et d’un bon maillage du territoire, en particulier dans les zones rurales éloignées, permet d’assurer un contrôle efficace et rapide de la maladie lors d’épizootie ;
  • dans le cas de maladies émergentes, le vétérinaire a souvent recours à des vaccins temporairement autorisés qui exigent un suivi post-administration rigoureux. Il surveille de près les effets indésirables potentiels et doit les signaler d’urgence ;
  • pour les maladies à déclaration obligatoire, le certificat vétérinaire officiel est là pour garantir l’état de santé du ou des animaux et l’absence de certaines maladies ;
  • les États étant responsables du contrôle des maladies à déclaration obligatoire, ils ne devraient déléguer cette tâche qu’aux vétérinaires, qui possèdent la compétence et l’expérience nécessaires pour y parvenir de la façon la plus efficace et qui sont responsables devant les autorités nationales compétentes. Les programmes d’éradication exigent des vétérinaires qu’ils respectent des critères spécifiques concernant le vaccin à utiliser, à quel moment et pour quels animaux ;
  • en cas d’épidémies ou d’épizooties, les gouvernements peuvent décider de financer la constitution de banques de vaccins, si la production se révèle insuffisante. Les vétérinaires doivent alors optimiser le nombre de doses utilisées, assurant l’organisation logistique tout en respectant le plan de vaccination ;
  • les épidémies coûtent cher et ébranlent la confiance des consommateurs dans le commerce des animaux et de leurs produits. Il serait préjudiciable, pour favoriser des gains financiers à court terme, de réduire l’efficacité de la vaccination, car les effets à long terme pourraient être beaucoup plus coûteux.

 

 

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